Revue des marchés de juin 2025
Canada Vie - Jul 08, 2025
Pour le mois ayant pris fin le 30 juin 2025
Introduction
Les marchés boursiers mondiaux sont allés de l’avant en juin. Le fait qu’on ait jeté les bases d’une entente commerciale entre les États-Unis et la Chine, que les négociations entre le Canada et les États-Unis se poursuivent, de même que celles entre l’Union européenne et les États-Unis, sont autant de facteurs ayant contribué à alléger le sentiment à l’endroit des actions mondiales. L’accord entre les États-Unis et la Chine a été particulièrement déterminant, car on craignait que les tensions persistantes entre les deux géants économiques affaiblissent l’activité économique mondiale.
Plusieurs banques centrales mondiales ont maintenu leurs taux en juin tout en continuant à étudier l’effet des tarifs douaniers sur leur économie intérieure. L’inflation a encore baissé, mais les tarifs font planer la menace de pressions inflationnistes plus élevées. Au Canada, les données indiquent que l’activité économique ralentit en raison des tensions commerciales avec le plus grand partenaire du Canada. La Banque du Canada a maintenu ses taux lors de sa rencontre de juin.
L’indice composé S&P/TSX, propulsé par le secteur des soins de santé, a grimpé en juin jusqu’à établir un nouveau record. Les actions états-uniennes ont aussi monté. Les rendements des obligations gouvernementales à 10 ans du Canada ont progressé, tandis que ceux des bons du Trésor des États-Unis ont reculé. Des deux côtes de la frontière, les rendements ont fluctué parce que la situation économique, commerciale et géopolitique a connu de nombreux revirements.
Les ménages canadiens freinent leurs dépenses
L’incertitude économique, la perte de confiance et une situation financière fragile semblent avoir eu raison des ménages canadiens pendant le deuxième trimestre de 2025. Les dépenses de détail ont monté de 0,3 % en avril. Cependant, les chiffres sous-tendant ce résultat révèlent une certaine faiblesse. La hausse d’avril s’explique par une augmentation de 1,9 % des ventes de véhicules à moteur et de pièces. En effet, les Canadiens ont voulu acheter avant que les droits de douane sur les automobiles entrent en vigueur, ce qui aurait fait monter les prix. Si on soustrait cette donnée, les ventes au détail ont en réalité décliné de 0,3 %. Les perspectives pour mai sont tout aussi troublantes. Selon Statistiques Canada, les ventes au détail auraient reculé de 1,1 % en mai, ce qui serait le déclin mensuel le plus marqué depuis mars 2023. Un fléchissement de la demande risque de peser sur la croissance du deuxième trimestre, tout comme une baisse importante des exportations. L’économie canadienne a enregistré un déficit commercial record de 7,14 milliards en avril. Les exportations se sont effondrées en raison du déclin de 15 % des exportations vers les États-Unis. À cause de l’importance considérable des tarifs douaniers frappant plusieurs biens cruciaux, les acheteurs états-uniens ont nettement réduit leurs commandes. Les répercussions des tarifs ont également été manifestes du côté du secteur manufacturier canadien, dont les ventes et la production ont chuté, entraînant ainsi une contraction de l’industrie. À la fin du mois, le président des États-Unis, Donald Trump, a interrompu les pourparlers commerciaux en réponse à la taxe sur les services numériques, que le gouvernement canadien a par la suite retirée. De ce fait, les deux parties ont repris leurs discussions et espèrent s’entendre sur un accord commercial d’ici le 21 juillet.
Les États-Unis et la Chine établissent les grandes lignes d’un accord commercial
Après plusieurs mois de graves tensions commerciales et d’échanges, les États-Unis et la Chine se sont entendus sur les principes directeurs d’un accord commercial. À la fin de juin, celui-ci n’avait pas encore été approuvé par les chefs d’État, mais il semble que cela ne devrait plus tarder. Les deux superpuissances économiques se sont mutuellement imposé des droits de douane impressionnants et ni l’une ni l’autre ne s’est montrée disposée à battre en retraite. En mai, des délégations des deux pays se sont rencontrées en Suisse où il a été décidé d’abaisser les tarifs douaniers le temps de poursuivre les discussions sur le commerce et la sécurité nationale. À la mi-juin, les représentants des États-Unis et de la Chine se sont retrouvés à Londres où ils se sont entendus sur les grandes lignes d’un accord commercial. Les tarifs les plus imposants ont été éliminés, mais ils demeurent à 55 % pour les produits chinois et à 10 % pour les biens états-uniens. L’entente facilite aussi l’acquisition par les États-Unis des terres rares, qui sont indispensables à la production de puces électroniques. Il assouplit aussi les restrictions en matière de technologie.
De son côté, Beijing s’est dit convaincu de pouvoir transformer son économie en économie de consommation, déclarant que cela deviendrait un moteur de stabilisation pour l’activité commerciale mondiale. Si la demande intérieure de la Chine augmentait, les importations pourraient s’accroître. Le bras de fer entre les deux nations a secoué les marchés et remis en cause la santé de l’économie mondiale. Qu’elles aient jeté les bases d’un accord a encouragé les investisseurs et contribué à la remontée des marchés boursiers mondiaux ce mois-ci.
La Réserve fédérale des États-Unis garde les yeux fixés sur l’inflation
Lors de sa rencontre de juin, la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a maintenu les taux fédéraux à l’intérieur d’une fourchette cible de 4,25 % à 4,50 %. Il s’agissait de la quatrième prise consécutive pour la Fed qui s’est appuyée pour ce faire sur la croissance économique plutôt solide, la stabilité du marché du travail et un taux d’inflation toujours supérieur à la cible des 2 %. La Fed a déclaré suivre de près la situation commerciale et ses effets sur l’économie des États-Unis. Bien que les droits de douane les plus considérables aient été mis sur pause et que des accords commerciaux soient établis, certains droits de douane demeurent et mettent du temps à percoler dans l’économie. La Fed demeure préoccupée par une possible flambée des prix à la consommation qui viendrait contrarier ses prévisions antérieures en matière d’inflation. Les investisseurs continuent donc de se demander quand la Fed abaissera de nouveau les taux d’intérêt. Certains croyaient que ce serait dès juillet. Le président de la Fed, Jerome Powell, a répété devant le Congrès que la Fed pouvait se montrer patiente étant donné les conditions économiques actuelles. Il a ajouté que la Fed était disposée à réduire les taux d’intérêt si l’inflation baissait. Une baisse de taux serait applaudie par le président Trump, qui s’est montré critique à l’endroit du président Powell, affirmant qu’il avait trop attendu pour alléger de nouveau les taux d’intérêt. Powell a fermement défendu l’indépendance de la Fed. Il a dit vouloir analyser toutes les données économiques, y compris l’effet des tarifs, avant de modifier la politique monétaire. Les marchés s’attendent à ce que la Fed sabre dans les taux au cours de l’année.
Le prix du pétrole s’agite en tous sens
Le prix du pétrole n’a cessé de s’agiter ce mois-ci à cause des tensions géopolitiques, des politiques tarifaires versatiles et de la dynamique entre l’offre et la demande. Lors de sa rencontre mensuelle au début de juin, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (OPEP+) a annoncé qu’elle continuerait à augmenter sa production. Après l’avoir réduite pendant de nombreuses années, l’OPEP+ a décidé de l’accroître en 2025 afin de soutenir et d’équilibrer le marché. Dès lors, les prix se sont stabilisés. On s’attendait en effet à une hausse de la demande puisque plusieurs grandes économies concluaient des ententes commerciales avec les États-Unis, ce qui aurait eu pour effet d’encourager l’activité économique. Toutefois, les tensions géopolitiques se sont envenimées au Moyen-Orient, mettant en péril l’offre et provoquant une escalade des prix. Les tensions se sont finalement apaisées et l’offre n’a pas été touchée. Tout ceci a contribué à soutenir les prix qui sont demeurés assez stables jusqu’à la fin du mois. Le prix du pétrole et d’autres marchandises sont susceptibles de fluctuer fortement en raison des conditions économiques et politiques prévalentes. Bien que le prix du pétrole se soit stabilisé à la fin du mois, il pourrait se remettre à osciller en fonction de l’évolution des politiques commerciales et des tensions géopolitiques. Le secteur de l’énergie de l’indice composé S&P/TSX a progressé au cours du mois, tirant profit de la montée du prix du pétrole.